Publié le 30/01/2024
Le GEM pour Groupement d’entraide mutuelle est un lieu de rencontre, de solidarité et de lien social créé pour et par ses membres souffrant d’isolement, de troubles psychiques, porteurs et porteuses d’autisme ou cérébro-lésées.
Ce matin de janvier, le colloque « Gironde 100% inclusive » s’ouvre sur l’interview de Jean-Luc Gleyze, président du Département de la Gironde, par 11 GEMeuses et GEMeurs. Près de 200 personnes sont réunies autour d’eux et d’une même (grande) cause : le handicap.
À 9 heures, dans les coulisses, ces journalistes d’un jour se concentrent sur leur papier. Ils ont le trac studieux mais souriant. Ensemble, ils ont préparé l’interview – façon « Rencontres du Papotin » – durant trois jours.
D’un GEM à l’autre, ils se sont rencontrés, organisés, et ont aussi côtoyé le handicap des autres.
C’était important d’échanger avant pour mieux appréhender les difficultés de chacun. Il y a beaucoup de tolérance entre nous car nous avons un point commun. Le handicap psychique est invisible mais nous nous reconnaissons entre pairs.
Il est 9h30, GEMmeuses et GEMmeurs prennent place autour de Jean-Luc Gleyze dans un cercle parfait et généreux. L’interview peut commencer.
Faire connaître
Il existe une vingtaine de GEM en Gironde, gérés par des associations financées par l’ARS et parfois soutenues par les collectivités comme le Département dans leurs projets de développement social. Quatre d’entre eux ont participé à l’interview : le GEM Jeunes, Tertio et Les neurofestifs 33 de Bordeaux, et le Kiosque 12 de Libourne.
Chaque journaliste en herbe avait préparé un témoignage ou une question autour de la thématique du jour : Culture, sports, tourisme, partageons nos pratiques. Michaël lance les échanges, soucieux de constater que les GEM sont peu connus par le grand public et les professionnels.
Le handicap psychique ne se voit pas, c’est une des difficultés. Il nous faut donner à voir pour mieux accompagner. La société a une responsabilité collective à assumer car nous sommes tous concernés. La grande cause départementale 2024 est le handicap. Il s’agit comme le dit son nom d’en causer, d’en parler et de faire connaître les GEM, leur dimension solidaire, de partage et d’ouverture à l’autre.
Benoît, Clément, Ginou et les autres partageront ensuite leur expérience sportive ou culturelle, de l’escrime au théâtre, le plus souvent dans des ateliers et des clubs où valides et personnes en situation de handicap se mélangent.
Simplicité et humanité
Souvent au-delà de la « compensation » du handicap, la question centrale est financière : comment payer l’adhésion, le matériel ou se déplacer jusqu’au lieu d’entraînement ? Jean-Luc Gleyze a apporté des pistes de réponses et le dialogue s’est engagé autour des aides financières à la pratique sportive et aux actions socio-culturelles dans les GEM. Très vite, il apparaît que l’accessibilité doit aussi se comprendre comme une opportunité de vivre et faire ensemble. Le besoin de ralentir, d’avoir des lieux de calme, des approches douces…
Finalement, ce sont des besoins que nous partageons toutes et tous qui se sont fait jour dans leurs mots. Plus d’une heure d’échanges intenses, touchants et libérateurs, qui s’achèveront par la formation des agents d’accueil départementaux et le besoin d’un changement de regard sur la souffrance psychique et ses troubles associés.
Après l’interview, l’enthousiasme est partagé. Jimmy et Chafika du GEM Jeunes de Bordeaux, ont choisi de venir aujourd’hui à la fois « par curiosité, pour créer des liens et faire de belles rencontres, et surtout pour s’exprimer directement avec le président du Département. »
Parler, en parler, se libérer, quitter notre zone d’inconfort...
Wallys a aimé le format du dialogue et confie :
Je suis satisfaite des réponses apportées avec simplicité et humanité par Jean-Luc Gleyze.
